Découvrir l’épargne responsable

Comme le dit l’adage : “L’argent ne fait pas le bonheur”. Mais pourrait-il être mis au service de la transition énergétique et environnementale et peut être faire le bonheur de la planète ? Oui, et cette finance a un nom : l’épargne responsable ou durable. Elle a pour but de prendre en considération des critères financiers mais aussi extra financiers comme l’environnement ou le social. Ainsi, si vous souhaitez faire fructifier votre épargne tout en participant au financement de projets durables, voici quelques informations pour devenir un expert de l’épargne responsable et savoir distinguer les opportunités de placements durables.

Un constat nécessitant des actions

Aujourd’hui, on note des changements importants sur notre planète dus au dérèglement climatique. Et qui en est la cause ? Selon 97% des scientifiques dans le monde, c’est l’Homme et surtout son impact. L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre engendre le bouleversement des écosystèmes, ainsi que des phénomènes climatiques aggravés, qui pourraient rendre des villes comme Bordeaux inhabitables en 2100. Ce constat alarmant pousse les générations actuelles et futures à agir pour l’environnement et à demander plus de considération pour l’écologie aux gouvernements comme lors de la marche pour le climat en France qui a mobilisé plus de 350 000 personnes.

Dans un même temps, les gouvernements se mobilisent pour limiter les effets du changement climatique, en signant l’Accord de Paris qui vise à contenir l’élévation de la température moyenne de la planète. Cependant, la réduction des émissions de CO2 exige des investissements massifs de l’ordre de 3 000 milliards d’euros* par an au cours des prochaines années.

Pour parvenir à financer ces investissements, tous les acteurs doivent se mobiliser : gouvernements, entreprises et citoyens, en soutenant des projets de transition. Et l’une des réponses à cette transition est la finance verte. Pourtant aujourd’hui, 70% de l’épargne bancaire en France finance les énergies fossiles alors que les français demandent plus de considération pour la protection de l’environnement. La raison de cette incohérence ? 91% des français ne se sont jamais vu proposer par leur conseiller bancaire ou financier des produits d’épargne responsable**.

À ce jour, la révolution verte n’a pas encore eu lieu, comme en attestent ces chiffres. Surtout lorsque l’on sait que 440 milliards d’euros dorment sur les comptes des français. La finance peut donc jouer un rôle majeur pour la planète et pourrait avoir un impact immense si chacun re-dirigeait cette épargne dormante, vers la finance durable.

Comment distinguer un investissement responsable  ?

 

Sur les marchés financiers, les labels sont des indicateurs simples et sûrs pour identifier des investissements responsables. Auprès de votre conseiller bancaire ou boursier, vous pourrez demander à avoir accès à des placements labellisés par ces trois intitulés, qui assurent que les projets financés auront un impact positif*** :

En dehors de ces labels, il existe différents produits financiers qui ont chacun leur particularité et permettent de financer des projets durables. Voici des exemples de produits financiers :

  • L’obligation verte : les obligations sont des formes d’emprunt, émis sur le marché par des entreprises qui cherchent à se financer auprès d’investisseurs. Elles sont dites “vertes” quand les fonds levés servent à réaliser des projets contribuant à la transition écologique : réduction des émissions de gaz à effet de serre, utilisation d’énergies vertes, réduction ou valorisation des déchets, transports “propres”, etc.

  • Emprunts à impact : ce sont des obligations qui ont pour but de financer des projets dans le développement durable pour des entreprises prenant en considération des critères environnementaux ou sociaux dans leur stratégie de développement. En effet, la particularité de ce produit financier est qu’il s’adresse aux entreprises qui ont un projet durable et qui ont une politique RSE active (Responsabilité Sociale et Environnementale). 

  • LDDS : c’est un livret d’épargne bancaire qui a pour but de financer les petites et moyennes entreprises dans l’économie sociale et solidaire mais aussi de financer des travaux d’économie d’énergie dans les anciens bâtiments. Par exemple, le LDDS finance la réhabilitation thermique des établissements scolaires ou de centres sociaux en France. Il peut être ouvert par toute personne majeure qui a son domicile fiscal en France et son taux d’intérêt est fixé à 0,75%.

Les alternatives au marché financier

Et si vous avez la volonté de diversifier vos investissements, ou de choisir le projet sur lequel vous souhaitez investir, l’économie réelle peut aussi vous proposer des investissements responsables, pour cela, plusieurs options sont possibles :

  • Crowdfunding avec contrepartie : Le don avec contrepartie vous permet de soutenir des porteurs de projet et de bénéficier de contreparties exclusives : produits, séjours, expériences. De nombreuses plateformes existent aujourd’hui telles que Ulule – qui finance tous types de projets – , Kickstarter – qui finance des projets culturels – ou encore MiiMOSA – qui finance l’agriculture et l’alimentation durables.

  • Crowdlending : il vous permet de financer des projets porteurs de sens qui supportent directement l’économie réelle. Vous vous positionnez ici comme prêteurs et vous percevez des intérêts sur vos investissements : la moyenne du marché est aujourd’hui de 6,5%****. Vous serez alors remboursé mensuellement du capital et des intérêts. Certaines plateformes comme Lendopolis sont assez généralistes, d’autres comme MiiMOSA sont spécialisées dans la transition agricole, alimentaire et énergétique. Il existe également des acteurs comme Solylend qui propose des investissement immobiliers durables.

  • Le royalty crowdfunding : le financement en royalties vous permet d’investir dans des entreprises qui vous reversent des montants proportionnels à leur chiffre d’affaires (contrairement à un prêt à échéances fixes). Très développé dans le monde anglo-saxon, la plateforme française We Do Good propose aussi d’investir dans des projets à impact positif en ayant recours à des levées de fonds en royalties. 

  • Crowdequity : il s’agit d’un financement participatif en capital, qui vous permet d’entrer au capital de l’entreprise qui se finance. Vous devenez actionnaire de l’entreprise et vous percevrez des dividendes. Ces investissements sont moins liquides car pour récupérer votre investissement, il sera nécessaire que les fondateurs de l’entreprise ou des investisseurs rachètent vos parts, ou que l’entreprise s’introduise en Bourse. Des plateformes telles que Wiseed, Enerfip ou Lita.co proposent d’investir dans des projets durables.

Le financement participatif vous permet d’investir facilement dans l’économie réelle et vous donne accès à une variété de projets éthiques. Avec ce mode d’investissement, vous choisissez vous-même les projets que vous soutenez : sur votre territoire ou sur une thématique qui vous tient particulièrement à coeur.

La finance responsable peut se présenter sous différentes formes et il est important d’en connaître toutes ses possibilités pour savoir où vous avez vraiment envie d’investir. Pour chaque placement, vérifiez bien l’impact et la transparence de cet investissement pour être sûr que votre épargne ait une influence positive sur notre monde.

Vous avez maintenant les clefs pour distinguer les investissements à impact positif.

Alors prêt.e à investir durable ?

Références :
*https://www.youtube.com/watch?v=gwI4IsIIdp8
**http://novafi.fr/francais-lisr-resultats-sondage-ifop/
*** https://www.ethicvie.com/epargnez-responsable/labels/
****https://www.lesechos.fr/patrimoine/placement/epargne-en-ligne-le-crowdlending-peut-rapporter-de-6-a-15-1033475